Après le Programme de Développement Intégré de la vallée de Samendéni (PDIS), la mission de suivi-évaluation des pôles de croissance dans la région des Hauts Bassins, s’est poursuivie les 06 et 07 novembre 2020 avec une visite des sites des unités industrielles membres de la « Grappe huilerie ». A l’issue des visites conduites par M. Sory Sanogo, Président de la grappe, des échanges ont permis de faire le point des avancées enregistrées dans le projet de mise en place de ce pôle de croissance.
La journée du 06 novembre 2020 a été entamée par la visite du site de l’unité industrielle dénommée « Huilerie Savonnerie du Faso (HSF) qui produit de l’huile, des tourteaux et du savon noir à partir des graines de coton livrées par la Société Burkinabè des Fibres et Textiles (SOFITEX). D’une capacité de production de 20 000 tonnes/an, elle produit actuellement 15 000 dans un cycle de 06 mois. En termes de création d’emplois, l’usine compte 25 salariés permanents auxquels il faut ajouter 80 ouvriers temporaires pendant le pic de sa production. Au-delà du marché local, HSF exporte sa production vers le Mali, le Sénégal et la Mauritanie.
La seconde étape de la visite a été marquée par une halte à la Société de Transformation Agro-Alimentaire du Burkina (STAB). M. Sory Sanogo, Président de la « Grappe huilerie » qui conduit la visite en est le propriétaire. C’est donc avec aisance qu’il a expliqué toutes les contraintes auxquelles les unités industrielles font face. L’usine produit également des tourteaux et de l’huile à base de graines de coton et de soja, faisant de la STAB un modèle en termes de diversification.
La troisième unité industrielle qui a reçu la mission est la Société Nouvelle Huilerie et Savonnerie CITEC (SN CITEC), anciennement appelée Comptoir des Industries Textiles et Cotonnières, propriété aujourd’hui du Groupe GÉOCOTON Holding. D’une capacité totale de trituration de 120 000 tonnes de graines de coton par an, SN CITEC est spécialisée dans la transformation de cette matière première essentiellement à travers deux filières de production à savoir l’huilerie et la savonnerie. Mais l’usine produit aussi des tourteaux de coton et de l’aliment de bétail. Dotée d’équipements modernes de génération récente, SN CITEC emploie 250 ouvriers permanents et plusieurs centaines de journaliers.
Arès la SN CITEC, l’équipe de la DGDT a été reçue à la Société Générale Alimentaire du Faso (SOGEA- Faso) qui a démarré ses activités en 2017. Elle est spécialisée dans la transformation de la graine de coton en huile et tourteaux et emploie près de 41 ouvriers permanents et plusieurs journaliers. Sa capacité de production est de 55 tonnes par jour.
Préoccupations des responsables des usines membres de la Grappe
A l’issue des visites, il a été organisée une séance de travail avec les responsables des unités industrielles membres de la grappe Huilerie afin de faire point sur l’état de mise en œuvre des activités, identifier les difficultés de mise en œuvre, recueillir leurs préoccupations et proposer des recommandations qui pourraient contribuer à lever les goulots d’étranglement à l’efficacité de la grappe.
A L’exception de la SN CITEC, toutes les unités industrielles visitées sont des usines semi-artisanales munies d’un système de désodoriseur même si en la matière des systèmes plus performants méritent d’être installées. Leur dénominateur commun en termes de difficultés est l’indisponibilité de la matière première. En ce moment, la plupart de ces usines sont à l’arrêt en attendant que la SOFITEX leur fournisse les graines de coton. En plus de cette contrainte, il y a la fraude et la concurrence déloyale, l’application de la TVA sur la graine de coton, alors que certains pays de la sous-région contournent la mesure et cela, dans un contexte marqué par la COVID 19.
Au niveau de la grappe même qui a vocation à devenir un pôle de croissance, les entraves sont également légion et concernent entre autres : la forte mobilité du personnel qui ne garantit pas une meilleure coordination des activités et la capitalisation des connaissances, l’insuffisance des ressources financières pour assurer les frais de fonctionnement et la prise en charge des différentes études techniques indispensables à l’établissement de la GHB, l’insuffisance de ressources matérielles et logistiques, etc.
A partir des contraintes évoquées, les suggestions faites pour un plus grand dynamisme de la GHB portent entre autres sur : un plus grand accompagnement de l’Etat en termes d’appuis financier, logistique et institutionnel, la recherche de solutions pérennes pour la relance des entreprises de la GHB, l’inscription de la GHB au sein de l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB).
Au regard de toutes ces contraintes, l’équipe de la mission, saluant le processus de réalisation d’une étude évaluative de la GHB par le Programme d’appui à la transformation de l’économie et à la création d’emplois, a suggéré que les conclusions de ladite étude servent de fondements pour l’élaboration d’un plan stratégique de développement qui déclinera les voies pour une réponse structurelles aux difficultés de mise en œuvre.
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