Suivi des projets de consolidation de la paix: Une mission du secrétariat technique conjoint PUS BF/PBF à Kaya

Dans le cadre de sa mission de suivi et de coordination des projets financés par le fonds de consolidation de la paix PBF du système des Nations Unies, une équipe du secrétariat technique conjoint PUS BF/PBF s’est rendue à Kaya, capitale de la région du Centre Nord du 16 au 19 aout 2022 en vue de constater de visu les réalisations faites sur le terrain grâce audit financement.

Le séjour de la mission a été marqué par des entretiens avec les différents acteurs impliqués et des visites sur le terrain pour apprécier les acquis engrangés par rapport aux objectifs consignés dans les documents de projets par la partie gouvernementale en accord avec les partenaires de mise en œuvre des projets du portefeuille PBF 2022.

Echanges avec les différents acteurs

Au titre des entretiens, la mission, après une brève visite à la Direction régionale de l’économie et de la planification DREP le mercredi 17 aout 2022, a été conduite par M. Polycarpe Naré représentant le Directeur régional, au Gouvernorat ou elle a été reçue par le Secrétaire Général de la région, M. Moussa Kabré, représentant le Gouverneur. M. Moussa Kabré qui vient de prendre service, s’est réjoui de cette visite de courtoisie et a surtout chercher à s’assurer de l’implication des autorités locales dans la mise en œuvre de ces projets.

L’agenda de la mission l’a ensuite conduite à l’hôtel administratif de Kaya pour une rencontre d’échanges avec les services techniques et les points focaux des projets des agences des Nations unies. Outre les membres de la mission, la rencontre a concerné les représentants du HCR, de l’UNFPA, des directions régionales de la culture et du tourisme, de la jeunesse, de l’environnement, etc. Cette séance de travail a permis d’ouvrir des échanges directs entre les participants sur notamment la pertinence des projets, les activités réalisées, leur impact sur le quotidien des populations, les difficultés rencontrées, les suggestions et recommandations.

Il convient de souligner que pour mener a bien ce travail de construction de la paix, les agences des Nations Unies ont adopté le principe du le faire-faire en contractualisant avec les associations locales. Ce sont elles qui vont sur le terrain au contact avec les populations cibles et qui mettent en œuvre les activités prévues.

Les activités menées portent essentiellement sur la promotion de la cohésion sociale et du vivre ensemble en se basant sur l’art social pour panser les plaies à travers la prestation d’artistes, l’organisation de  journées des communautés et de conférences sur les mécanismes endogènes de règlement des conflits au profit des chefs coutumiers et des leaders religieux.

Ces stratégies basées sur les mécanismes traditionnels de prévention et de règlement des conflits ont eu l’avantage de panser les plaies, de libérer la parole permettant aux victimes de traumatismes de s’exprimer, de rassembler sur un même site plusieurs communautés en leur donnant l’opportunité de se parler, de changer le regard sur les personnes déplacées internes (PDI).

En matière de violences basées sur le genre, 05 psychologues ont été recrutés et des équipes mobiles ont été mises en place pour la prise en charge des cas de viols, de mariages forcés etc. on a également procédé à la création d’espaces surs et la dotation de kits de dignité pour les femmes.

Dans le domaine de l’environnement, au-delà de la mise en place des commissions forestières villageoises, des formations ont été organisées sur les canaux traditionnels d’accès à la terre, sur l’entrepreneuriat vert et la gestion des ressources naturelles et sur le code forestier. Un voyage d’étude à Léo a permis aux participants de s’imprégner d’autres expériences en matière de gestion des ressources forestières.  

Les échanges liés à la santé ont lieu l’après-midi de la journée du mercredi 17 aout à la direction régionale avec le Dr Emmanuel Moyenga, point focal du projet santé mentale et construction de la paix qui intervient à Barsalogho et Pissila. Malgré les difficultés de démarrage liées à l’inaccessibilité dans certaines communes cibles, le projet a pu organisé des formations sur la thérapie, sur le dialogue et la cohésion sociale au profit des jeunes.

Pour la mise en œuvre des activités, 05 associations recrutées par communes ont été dotées de plans de communication et d’un cadre de concertation entre les jeunes et les leaders communautaires et religieux sur l’implication des malades dans les actions de construction de la paix. En raison du contexte sécuritaire, les activités dudit projet seront été délocalisées à Kaya pour retrouver les mêmes populations cibles qui se sont déplacées dans cette ville. Il convient de souligner que dans le cadre du projet, il a été mis en place un centre d’écoute des jeunes doté de divers matériels de jeux.

La série des entretiens et des échanges s’est poursuivie le jeudi 18 aout dans l’enceinte du bâtiment des Nations Unies à Kaya avec les ONG partenaires. Dans leurs interventions, les participants ont insisté sur la pertinence des projets au regard des besoins qui demeurent en matière de dialogue et de cohésion sociale. Ils ont en outre souhaité le renouvellement des projets et leur extension a plus de villages, l’augmentation du nombre des psychologues, la formation des agents de santé à la détection des cas de traumatisme pour une meilleure prise en charge des cas.

Les principales difficultés auxquelles font face ces différents projets sont essentiellement liées au contexte sécuritaire marqué par l’inaccessibilité de certaines zones qui empêche la participation de certains acteurs. L’insuffisance des ressources financières constitue également une entrave à la bonne exécution des activités sur le terrain. Il y a enfin l’occupation anarchique des forêts et de domaines appartenant à des propriétaires terriens.

Visites des réalisations sur le terrain

La seconde étape de la mission a été consacrée aux visites des réalisations sur le terrain. C’est ainsi que la délégation accompagnée des représentants de l’UNFPA et du HCR s’est rendue sur le site du champ de la paix, champ école de 03 hectares financé par le Fonds de consolidation de la Paix et exploite par le réseau des femmes leaders pour la paix dans le village de Koulogo. Ce champ qui est un modèle d’action communautaire pour la paix et la cohésion sociale est exploité par 100 femmes dont 50 femmes PDI et 50 femmes résidentes. L’objectif de cette exploitation vise surtout à renforcer la cohésion sociale.

A l’issue de cette première visite, la délégation a été reçue à l’Espace sur situé sur le site Watinooma des PDI de Kaya. Les femmes PDI se réjouissent de disposer de ce local ou elles retrouvent de la quiétude, du réconfort et de l’assurance loin des bruits des armes. Leur souhait est de voir augmenter le nombre de gestionnaires des cas chargés de recevoir et d’écouter les PDI victimes de traumatismes nouvellement accueillies sur le site.

Une halte au Centre d’accueil des déplacés internes de Kaya a permis de toucher du doigt les réalités que vivent ces derniers sur les différents sites d’accueil. Ils apprécient le bien fondé des séances de sensibilisation qui ont permis d’instaurer la cohésion sociale, le vivre ensemble entre 04 communautés qui partagent les lieux. Les difficultés auxquelles ils font face sont l’insuffisance des vivres pour prendre en charge les familles et le manque d’activités manuelles génératrices de revenus pour occuper le temps.

Au centre d’écoute pour jeunes, les visiteurs ont pu constater les efforts déployés pour occuper utilement les jeunes en favorisant le brassage entre eux à travers les jeux de sociétés dont le centre a été doté. L’initiative a été financée par le projet santé mentale et construction de la paix.

Enfin, sur le site d’embouche ovine tenu par l’Association Teel Taaba et financé par OIM dans le cadre du projet « jeunes et paix » clôturé en 2021, la délégation a pu apprécier une réalisation concrète gérée par une équipe de 08 membres dont 04 PDI et 04 résidents.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*