Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS-BF): Outiller les acteurs locaux dans la perspective de la Phase II

Plusieurs équipes de l’unité de coordination du Programme d’Urgence pour le Sahel se sont rendues dans les régions de l’Est, du Centre-Est, du Nord, du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun le mercredi 1er décembre 2021 pour l’organisation de sessions des cadres de concertation régionaux (CCR). Placés sous la présidence des autorités locales, les CCR ont été organisés simultanément en collaboration avec les directions régionales de l’économie et de la planification.

L’objectif global de ces CCR organisés suite à la deuxième session ordinaire du Conseil d’Orientation Stratégique (COS) de l’année 2021, était de permettre un meilleur suivi du programme à travers l’implication des acteurs locaux des 05 régions dans la mise en œuvre du PUS-BF. Il s’agissait spécifiquement de présenter le rapport consolidé du programme sur la période 2017-2020 et la note d’orientation sur la période 2022-2025 et de recueillir les suggestions/recommandations des acteurs locaux pour plus d’efficacité dans sa mise en œuvre.  

A l’issue des différentes communications, les acteurs locaux sont intervenus pour exprimer des préoccupations liées respectivement à la phase II du programme, aux défis sécuritaires, à l’allégement des procédures de passation des marchés et aux personnes déplacées internes (PDI).

Observations liées à la Phase II

Les acteurs estiment que la 1ère phase du programme a été biaisée parce qu’elle n’a pas intégré le volet sécuritaire qui s’impose aujourd’hui et dont il faut tenir compte. On constate néanmoins uneadhésion générale à cette seconde phase  du PUS-BF qui devra, selon eux, sécuriser et accélérer les différents chantiers notamment les infrastructures routières en cours notamment l’axe Fada-Gounghin en prenant en compte les autres tronçons prioritaires. Il est souhaitable de revoir le dispositif de suivi au niveau régional pour juguler les difficultés de fonctionnement du dispositif actuel, de créer une zone barrière en concentrant les infrastructures pour éviter que le phénomène de l’insécurité ne s’étende davantage sur les autres zones et d’examiner la possibilité d’étendre le décret d’allègement sur la période de mise en œuvre du PUS-BF. 

D’autres observations non moins importantes concernent la prise en charge dans la phase 2 du PUS-BF de la réhabilitation des pylônes détruits par les groupes coupant ainsi les communications dans certaines communes ; le fonctionnement régulier des cadres de concertation élargis aux niveaux régional et provincial par des appuis de l’Etat et des partenaires.

En matière de ressources financières, il convient de prendre des mesures pour assurer le financement du gap assez élevé du PUS-BF 2022-2025 et le transfert effectif des ressources aux collectivités par tous les ministères à l’image du MENAPLN et du ministère de la santé.

Observations liées à la sécurisation

Les observations relatives aux défis sécuritaires portent sur le renforcementdu maillage sécuritaire dans les différentes zones dont le niveau qui se situe à 90,28% est paradoxalement élevé au Sahel. Le besoin d’intégrer dans le PUS-BF certains Conseils régionaux ainsi que d’autres communes du fait de la situation sécuritaire aux CT bénéficiaires du programme, l’actualisation de la statistique sur le nombre d’écoles fermées et la dégradation continue de la situation sécuritaire au Sahel malgré le taux actuel de maillage sécuritaire ont également été relevées.

Allègement des procédures de passation de marchés

A l’unanimité, les acteurs locaux ont salué la décision d’allègement des procédures de passation des marchés qui doit couvrir une période de trois ans mais déplorent le retard dans la prise du décret ainsi que les modalités de mise en œuvre et la problématique de financement des cadres de concertation au niveau provincial et communal.

Les préoccupations concernant les Personnes Déplacées Internes (PDI)

Les acteurs locaux appellent à la sécurisation des populations et des territoires afin de motiver le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine. Cela nécessite des actions de communications fortes devant concourir au changement des mentalités. Il est également préconisé d’augmenter l’offre des services publics en matière de santé, d’eau et d’éducation dans les communes d’accueil des PDI. Cette action devra être accompagnée par la création d’activités d’aide à la réinsertion sociale des PDI, le renforcement des capacités des zones d’accueil par la mise en place d’unités de production et de transformation au profit des jeunes et des femmes

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