Madame Pauline Zouré, Ministre Délégué chargé de l’Aménagement du Territoire et de la Prospective en sa qualité de présidente du comité de pilotage du projet Facilité Régionale de Stabilisation du Liptako-Gourma, Fenêtre du Burkina Faso (FSRLG-F-BF), a présidé ce vendredi 22 octobre 2021 à l’Hôtel Silmandé à Ouagadougou, les travaux de la première session ordinaire dudit comité. La rencontre a été organisée par le Burkina en collaboration avec le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et l’Autorité de Développement Intégré du Liptako-Gourma (ALG).
Ont pris part aux travaux, outre les autorités ministérielles, le Secrétaire exécutif de l’Autorité du Liptako-Gourma, le Gouverneur de la région du Nord et le Secrétaire général de la région de l’Est et les partenaires techniques et financiers dont l’Union européenne, l’Allemagne, le Japon, le Danemark, les Pays-Bas ainsi que les organismes tels que le G5 Sahel, le PNUD, la BAD, etc.
Pour le Représentant Résident du PNUD, les attaques contre les populations civiles et contre les représentants et symboles de l’État, ont entraîné depuis 2015, des déplacements massifs fragilisant davantage les populations déjà vulnérables du fait des aléas climatiques. Il était donc impérieux d’accompagner les initiatives visant à renforcer la cohésion sociale, la relance économique et le retour de l’Etat. Aussi, il estime que la décision de mettre en œuvre un tel projet est salutaire pour le Burkina.
A la suite de cette première intervention, SEM l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne s’est inscrit dans la même dynamique que son prédécesseur et fait le douloureux constat que la sécurité au Sahel continue de se dégrader malgré tous les efforts consentis. C’est la raison pour laquelle la communauté internationale y compris son pays ne cesse de renforcer son engagement pour le Sahel. Selon lui, l’objectif principal de ce projet est de développer un nouveau partenariat stratégique de stabilisation qui permette un modèle différent de coopération et d´action de stabilisation sur le terrain.
Selon Madame Pauline Zouré, cette initiative qui a été conçue en réponse à la recrudescence des violences, à la détérioration des conditions de vie et des déplacements de populations dans la région du Liptako-Gourma au Burkina Faso, au Mali et au Niger, répond à l’appel des Chefs d’État du G5 Sahel et des partenaires internationaux de la Coalition pour le Sahel pour un « sursaut civil » lors de leur réunion du 16 février 2021 tenue à N’Djamena.
Les échanges ont été marqués par deux communications animées respectivement par le Directeur des pôles de croissance et de compétitivité de la Direction générale du Développement Territorial et le coordonnateur du projet.
Cette session a permis d’installer officiellement les membres du comité ; de présenter ses attributions y compris sa création, sa composition et son fonctionnement ; d’échanger sur le projet notamment son approche, son contenu, le processus et l’état de mise en œuvre, etc ; de soumettre à validation les sites d’intervention visés et d’examiner et adopter les termes de référence du Comité technique.
Le comité de pilotage du projet FSRLG-F-BF a prévu de se réunir deux fois par an pour examiner, vérifier la conformité au format et standards du PNUD, et approuver les plans de travail annuels.
ENCADRE : propos recueillis à l’issue de la session
Madame Pauline Zouré, Ministre Délégué chargé de l’Aménagement du Territoire et de la Prospective, présidente du comité de pilotage du projet Facilité Régionale de Stabilisation du Liptako-Gourma, Fenêtre du Burkina Faso (FSRLG-F-BF :
« Ce projet c’est une forme de facilité pour aider à la stabilisation de la région du Liptako-Gourma communément appelée la région des trois frontières. Et cela fait suite à l’appel lancé par nos Chefs d’Etats à N’Djaména dans lequel ils ont demandé qu’il y ait un sursaut civil dans ces régions qui sont affectées par une recrudescence non seulement des effets des changements climatiques mais aussi par la crise sécuritaire et sanitaire qui est venue aggravée le mal-être des populations et entrainé un déficit de développement dans ces zones. C’est donc un projet que l’ALG et le PNUD vont entreprendre pour accompagner les trois Etats afin que nous puissions mettre en place des actions de développement et de soutien aux forces de défense et de sécurité pour permettre le retour progressif de l’Etat dans ces régions à travers des conditions de vie meilleure qui favorisent le retour de la paix. Il s’agit donc d’un projet qui vient en appui à d’autres initiatives tels que le projet de stabilisation de l’axe Djibo-Pobé-Mengao et le projet de stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori qui poursuivent les mêmes objectifs mais comme vous le savez, les défis sont immenses si bien que nous avons besoin de la solidarité et de la contribution de tous nos partenaires.
Voilà pourquoi l’Allemagne s’est engagée aux côtés du PNUD et de l’ALG pour mettre en place ce projet dont l’objectif premier est la mise en œuvre rapide d’actions de sécurisation, de développement et de cohésion sociale, de promotion du vivre-ensemble au profit des communautés. Cela va nous permettre également d’aller dans le sens de la dynamisation des économies locales de sorte à faire émerger des opportunités de fixation des jeunes.
Je profite pour remercier l’ensemble de nos partenaires qui nous accompagnent dans ces actions de stabilisation pour que nous puissions œuvrer pour le retour de la paix dans ces zones ».
Dr Andreas Pfaffermoschke, Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Burkina :
« L’Allemagne s’est basée sur son expérience menée dans le bassin du Lac Tchad depuis 2017 à travers un projet similaire. On a été donc motivé à faire la même chose dans la région du Liptako-Gourma. Il s’agit néanmoins d’un projet un peu spécial parce qu’il vise la stabilisation dans des régions fragiles. Et nous sommes très optimistes que nous pourrons réussir à partir d’un dialogue politique avec tous les acteurs concernés d’impulser le développement. A ce sujet et comme vous le savez tous, l’axe Ouaga-Kaya-Dori est d’une importance primordiale pour ce projet qui s’harmonise très bien avec cette approche du gouvernement burkinabè. Bien sûr, il incombe aux gouvernements des trois pays de travailler de sorte à regagner la confiance des populations et susciter ainsi le sursaut civil qui est important pour assurer la stabilisation de cette région ».
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